12 octobre 2023 – Sorbonne Université – Village des Sciences
Inspirer les scientifiques de demain : DIM BioConvS au Village des Sciences de Sorbonne Université
La semaine dernière à Paris, la Ville Lumière est devenue un phare de connaissance et de curiosité en accueillant la « Fête de la Science » annuelle. Cette initiative, visant à promouvoir la science auprès du grand public, a rassemblé des scientifiques, des chercheurs et de jeunes esprits désireux d’explorer les merveilles du monde scientifique. Parmi les nombreuses présentations inspirantes, le DIM BioConvS a participé au Village des Sciences organisé par Sorbonne Université. L’événement a offert un aperçu fascinant du monde de la recherche de pointe, alors que le doctorant Raul captivait l’auditoire avec son travail sur les dispositifs microfluidiques et leur rôle dans la formation de la glie sur les neurones. La présentation de Raul a été une leçon précieuse, non seulement sur les avantages des microfluidiques dans la culture cellulaire et des organoïdes, mais aussi sur l’importance d’inspirer les jeunes étudiants à poursuivre des carrières scientifiques, notamment dans le domaine de la biothérapie.
Microfluidique : Les petites merveilles qui transforment la culture cellulaire
Les dispositifs microfluidiques témoignent des progrès incroyables réalisés dans la recherche scientifique. Ces systèmes de taille réduite ont révolutionné la manière dont nous étudions et manipulons les systèmes biologiques. Ils utilisent de minuscules canaux et chambres pour contrôler précisément le flux de fluides à l’échelle micrométrique, permettant aux chercheurs de reproduire les microenvironnements complexes à l’intérieur du corps humain. La microfluidique offre de nombreux avantages dans la culture cellulaire et des organoïdes, essentiels pour comprendre la physiologie humaine, la progression des maladies et le développement de biothérapies de pointe.
Les dispositifs microfluidiques permettent aux scientifiques de créer des conditions de croissance cellulaire hautement contrôlées. Cette précision est essentielle pour étudier le comportement des cellules et des tissus dans des circonstances spécifiques. En affinant le microenvironnement, les chercheurs peuvent reproduire les conditions présentes dans le corps humain, offrant ainsi des informations précieuses sur le fonctionnement des cellules et leur réponse à différents traitements. De plus, ces dispositifs réduisent la quantité de réactifs et d’échantillons nécessaires, rendant les expériences plus rentables et respectueuses de l’environnement.
De plus, la microfluidique permet la génération d’organoïdes miniaturisés – des structures tissulaires tridimensionnelles qui imitent les fonctions des organes réels. Ces organes miniatures sont inestimables pour les tests de médicaments et le développement de la médecine personnalisée. Ils fournissent une plateforme pour l’étude des maladies et des traitements potentiels, nous rapprochant ainsi de thérapies et de guérisons plus efficaces.
Inspirer les scientifiques de demain
L’aspect le plus crucial de la « Fête de la Science » et d’événements similaires est peut-être l’opportunité de raviver la flamme de la curiosité scientifique chez les jeunes esprits. La présentation de Raul aux élèves du collège a montré le potentiel incroyable de la recherche scientifique. En simplifiant des concepts complexes dans des explications engageantes et accessibles, il a comblé le fossé entre la recherche de haut niveau et les scientifiques en herbe de l’avenir.
Le travail de Raul sur les dispositifs microfluidiques et leur rôle dans la formation de la glie sur les neurones était un exemple parfait de la manière dont la science peut être rendue accessible et passionnante pour les jeunes étudiants. L’expérience a laissé une impression durable sur ces élèves, éveillant leur intérêt pour le vaste monde de la science et les inspirant à envisager des carrières scientifiques.
Le domaine de la biothérapie, en particulier, offre un immense potentiel pour l’avenir. À mesure que les progrès se poursuivent, la possibilité de traitements et de guérisons révolutionnaires devient de plus en plus probable. En exposant les jeunes esprits à ce domaine passionnant, nous pouvons cultiver la prochaine génération de scientifiques et de chercheurs qui mèneront la charge dans le développement de nouvelles thérapies et l’amélioration de la santé humaine.
Soutenir la recherche de haut niveau
Le laboratoire de Raul, comme beaucoup d’autres, a bénéficié du soutien de subventions et de financements. Dans ce cas, la Région Île-de-France, par le biais du DIM BioConvS, a fourni des subventions d’équipement précieuses qui ont permis au laboratoire de mener des recherches innovantes. De plus, sa bourse doctorale est également parrainée par la précédente vague de projets DIM ! Ces subventions jouent un rôle crucial pour garantir que la science de pointe continue à prospérer et à progresser.
On parle avec Raúl Flores
Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous avez voulu participer à cet événement de sensibilisation scientifique ?
Je m’appelle Raúl Flores, je suis né et j’ai grandi au Mexique, où j’ai eu l’occasion de terminer mon baccalauréat en génie biotechnologique. Après deux ans de travail en tant qu’ingénieur de projet dans une entreprise agrochimique (et fortement influencé par la pandémie), j’ai décidé d’emprunter une autre voie professionnelle. Enfin, en 2021, je suis venu en France pour commencer à poursuivre une carrière scientifique, que j’ai commencée avec le programme de master en Microfluidique organisé par l’Institut Pierre Gilles de Gennes. Une fois que je l’ai terminé, j’ai commencé à travailler en tant qu’Ingénieur d’études dans un projet co-organisé par T3S (UMR-S 1124, INSERM) et MSC (UMR 7057, CNRS) et financé par DIM-ELICIT. Ce projet porte sur l’étude du signal électrophysiologique des cultures de neurones et de myéline en utilisant des plates-formes microfluidiques.
Concernant ma motivation à participer, je pense qu’elle a été principalement influencée par deux facteurs : le défi que nous, en tant qu’étrangers, avons à continuer à parler français, et deuxièmement, une façon d’améliorer mes compétences en communication ; concrètement, le fait que ce n’est pas toujours facile ou intuitif de communiquer une idée complexe à des personnes hors du même domaine.
C’était votre première fois à présenter votre science à des non-spécialistes, et en plus des jeunes étudiants ! Comment cela s’est-il passé ?
Étant donné que le public était principalement composé d’élèves de 10 à 15 ans, j’ai été confronté à la recherche de nombreuses analogies et moyens de simplifier un tas de termes. Néanmoins, cela n’a pas été une limitation pour leur montrer le potentiel d’un dispositif microfluidique, et surtout l’importance des neurosciences. Il était intéressant de voir à quel point ils étaient vraiment émerveillés en regardant les dispositifs microfluidiques ; en utilisant le microscope et même en posant des questions sur la manière de l’utiliser, étape par étape. Parfois, il était un peu plus difficile de les maintenir intéressés, mais une fois de plus ; avoir quelque chose de tangible (vidéos et matériel) a été un soutien gigantesque pour eux afin de mieux traduire l’exposé et de le visualiser.
Quelle a été l’expérience globale et la recommanderiez-vous à d’autres chercheurs comme vous ?
En général, c’était une expérience vraiment gratifiante. Regarder l’intérêt des étudiants pour un projet sur lequel vous collaborez ou travaillez est vraiment rassurant. De plus ; le fait d’être entouré d’autres jeunes chercheurs qui investissent également du temps pour partager leurs idées, projets et résultats avec le grand public, vous encourage énormément. Je recommande vivement d’avoir ce genre d’expérience car pour moi, c’était une manière vraiment humaine de montrer les efforts derrière notre travail en laboratoire.